LA VIE

   Une véritable guerre des idées actuellement en France. A travers à un véritable matraquage médiatique, certains travaillent à changer les mentalités des Français pour les amener à rejeter les Valeurs d’inspiration Chrétienne qui constituaient le fond culturel de notre pays.
        A cet égard, des problèmes de société comme la dénatalité, l’avortement et l’euthanasie, sans parler du clonage et des manipulations génétiques, font en effet apparaître le clivage entre deux conceptions de l’homme radicalement opposées.
Au centre de cet affrontement figure la conception même de la Vie humaine.

1/ De quoi s’agit-il ?

    En se plaçant du seul point de vue naturel qui est celui de  » France-Valeurs « , il est clair, qu’au fil des âges, les hommes ont progressivement affiné leur vision de l’homme.
Ils ont notamment découvert que :
– La personne humaine a une valeur inestimable car chaque homme est unique.
Le caractère sacré de la vie est dorénavant inscrit dans le cœur de l’homme comme une loi naturelle et ne peut être violé par simple convenance, même par une opinion majoritaire.
( Il est à remarquer que ceux qui admettent l’avortement et l’euthanasie au nom des droits de l’Homme violent la droit à la vie des plus faibles… mais ce sont les mêmes qui récusent le plus énergiquement la peine de mort…)

– La Vie a un caractère mystérieux qui nous dépasse. Nous pouvons la transmettre mais non la créer. Nous ne sommes maîtres ni de la vie ni de la mort. Elles obéissent à des lois biologiques inscrites en chaque personne.

– Tout homme est responsable de la Vie, de la sienne, de celle des autres, notamment de la vie des enfants qu’il a conçus. Le vieux précepte : « tu ne tueras point » est ainsi l’un des acquis moraux majeurs de l’humanité.

– Pour nous, la famille est le sanctuaire de la vie car elle est fondée sur l’union stable et durable d’un homme et d’une femme ayant le projet de donner la vie et d’élever les enfants à deux.    La conception Chrétienne de la Vie renforce, éclaire et élargit cette vision naturelle des choses car, pour un Chrétien, la vie est d’abord un don de Dieu.

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2/ La Crise actuelle

Elle est caractérisée par deux types de problèmes.

D’une part, démographiques: effondrement de la natalité et prolongement de la longévité, d’où non-renouvellement des générations et vieillissement de la population.

D’autre part, éthiques car liés au respect de la vie.
Ils sont difficiles à appréhender pour différentes raisons :
    La Science a fait des progrès phénoménaux . On est aujourd’hui parvenu à découvrir et à expliquer une partie de ce qu’on appelait autrefois le mystère de la vie. Pour ne prendre que deux exemples, les biologistes savent dorénavant transmettre la vie humaine de façon artificielle et espèrent bientôt pouvoir guérir des maladies génétiques hier incurables.
    C’est l’aspect positif de l’extraordinaire avancée de la Science.
Malheureusement, elle a aussi des aspects négatifs.

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En effet les innovations ne révèlent parfois leurs effets pervers que des années après leur mise en application; d’où la nécessaire référence au principe de précaution.

    Par ailleurs, on constates des dérives dans la mise en œuvre de mesures à caractère social relevant de la bioéthique. A titre d’exemple, alors que l’IVG était autrefois présentée comme une disposition exceptionnelle destinée à des femmes en situation de détresse, l’avortement, banalisé, est aujourd’hui considéré comme un droit, remboursé par la Sécu et utilisé comme un moyen supplémentaire de contraception.
    En outre, aucune des dispositions prévues par la loi pour tenter de dissuader les femmes d’y recourir n’a été suivie d’effet… Dans le même temps, on a fait accoucher une femme de 62 ans…

    Enfin et surtout, l’aspect le plus élevé de ces problèmes, relevant de la philosophie plus que de la technique, semble fréquemment occulté ou minimisé même si le Gouvernement consulte un Comité National d’Ethique.

    Nous sommes donc en droit de nous poser la triple question :

Sous prétexte que les savants savent faire beaucoup de choses dans le domaine du Vivant, ont-ils pour autant le droit de le faire ?

Sur le plan du risque, dans ce domaine où les effets pervers des découvertes est souvent inconnu , ne risquent-ils pas de jouer à l’apprenti sorcier ?

Sur le plan moral, jusqu’où ont-ils le droit de violer le Sacré, le mystère de la Vie ?

3/ Deux réponses (extraites du dossier spécial de France-Valeurs sur la bioéthique)

Le point de vue d’un médecin généraliste
 » De plus en plus, j’ai l’impression d’évoluer dans une société où l’homme ne se reconnaît plus de devoirs mais uniquement des droits, et en particulier le droit au plaisir.
    Il se croit tout puissant et esquive ou combat tout ce qui pourrait empêcher sa domination. Le non-respect de la vie est en fait une tentative de l’individu de maîtriser la création. C’est l’un des éléments de ce besoin de toute puissance.
    A des degrés moins élevés, l’effondrement du civisme, la montée de l’individualisme et la perte des autres valeurs entrent aussi dans cette volonté de ne rien devoir à personne.
L’homme moderne prétend être maître absolu de son destin et de ses choix…

    Pour moi, la volonté de plus en plus affirmée de maîtriser ce qui touche à la vie, pour la détruire ou la transmettre artificiellement, est le stade ultime de cette évolution.

    Rien ne semble pouvoir arrêter ce processus. Cependant, je reste dans l’espérance que ces Valeurs, qui ont été comme les piliers de notre société, restent enseignées dans certaines familles. Je pense que c’est par la base, et non grâce à ceux qui ont le pouvoir, que nous pourrons inverser cette tendance. C’est par nos enfants et l’éducation que nous leur donnerons, que la société pourra changer.

Quels sont les problèmes moraux que soulève pour vous la maîtrise de ces techniques ?

– Un premier problème, dont on parle peu, c’est le non-respect de la liberté de chacun. On présente le choix de l’avortement comme une liberté pour la femme; on oublie trop que les praticiens, eux, ne sont pas libres de refuser d’effectuer l’acte en question.
– Pour faire accepter l’avortement, on a autoritairement décidé que, jusqu’à 12 semaines, le fœtus n’était pas un être humain. Or, la 1ère échographie effectuée entre 12 et 14 semaines permet déjà de voir ses bras et ses jambes… Nous sommes donc en train d’accepter que l’ont tue des êtres vivants sans défense. Où s ‘arrêtera-t-on ? Demain, nous supprimerons les personnes âgées trop nombreuses qui coûtent cher à notre société, puis les invalides dont on ne veut plus s’occuper ? Jusqu’où ira notre recherche du confort ?

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– Un mineur relève, pour tout ce qui concerne le droit, de l’autorité des parents. Quand il s’agit de sa vie ou de sa mort, pourquoi donc se trouveraient-ils évincés ?

– La loi ne rend plus obligatoire la consultation d’information de la femme enceinte, préalable à toute IVG. Dans le même temps, les praticiens sont tenus d’informer leur patient des risques des autres interventions et ils y consacrent beaucoup de temps. A défaut, ils peuvent être attaqués. L’IVG ne requiert elle pas les mêmes précautions qu’une simple fibroscopie ?
    Comment peut-on espérer qu’une femme puisse faire un vrai choix alors qu’elle ne sait pas ce qu’elle choisit ?

– La congélation des embryons lors des fécondations in vitro pose le problème de leur utilisation. Que l’on soit amené à les éliminer ou à les conserver pour faire de la recherche, on joue avec des êtres humains. Le simple fait d’effectuer une F.I.V. (fécondation in vitro)

 est déjà moralement dangereux car il impose un choix par la création d’embryons surnuméraires. Certes, le désir d’enfant des couples stériles est légitime mais lorsque la réalisation de leur désir entraîne la mort d’autres enfants (au stade d’embryons, certes, mais ce sont quand même des enfants…

), on est en droit de se questionner sur la légitimité morale de l’acte…

– L’avancée des techniques médicales permet à l’heure actuelle de dépister des pathologies avant la naissance. Ceci permet donc aux futurs parents de mieux se préparer, et au médecin de prévoir les interventions nécessaires à la vie de l’enfant. On a détourné cet objectif en insinuant que les parents ainsi informés pourraient faire le choix d’une éventuelle  » Interruption Thérapeutique de Grossesse  » qui, contrairement à l’I.V.G., n’est soumise à aucun délai… Quelles seront les limites d’un tel choix ? Pourquoi un trisomique aurait moins le droit de vivre qu’un enfant à qui il manque un rein ? Dans cette recherche de plus de confort où l’on ne veut plus d’enfants qui ne soient pas parfaits, nous nous dirigeons, « grâce » à ces techniques et à la pression publique, vers l’eugénisme.    Y a -t-il, selon vous, au plan philosophique, un lien entre l’attitude des pouvoirs publics et des médias vis à vis de l’avortement et le développement spectaculaire du diagnostic prénatal. En bref, « l’ échographie est-elle l’antichambre de l’I.V.G.  » ?

    Les pouvoirs publics et les médias exercent une pression importante sur la population, en ce qui concerne l’avortement. Les lois votées ne rendent pas les femmes plus libres de leur choix : elles les contraignent à l’I.V.G dans le cas d’une grossesse non désirée. Aucune autre information n’est délivrée aux femmes qui souhaiteraient mener leur grossesse à terme et le courant actuel tend même à faire en sorte que qu’une grossesse n’arrive pas…
    Par l’extraordinaire médiatisation de ces techniques et de tout ce qui tourne autour,  » arrêt Perruche  » notamment, l’investigation est progressivement détournée de son objet initial et le diagnostic prénatal est de plus en plus considéré comme un moyen de sélectionner les enfants qui auront le droit de vivre. »

   Un généticien ajoute « L’acuité des problèmes posés est dû en grande partie au contraste entre la possibilité de détecter un grand nombre de gènes délétères, en particulier pendant la vie fœtale, et nos faibles moyens d’action sur eux.
    La tentation est donc très grande de supprimer ceux qui en sont porteurs.
    C’est dire que la communauté scientifique a la lourde responsabilité de chercher des moyens de traitement nouveaux dans ce domaine, et nos sociétés, celle d’accepter que vivent les personnes qui sont atteintes d’un handicap et d’aider leurs familles.

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Le point de vue d’une femme engagée en politique

    Aujourd’hui, le civisme se porte mal chez nous mais le terme citoyen est à la mode. Si Christine Boutin, qui a fait de la défense de la Vie son objectif politique majeur, l’utilise dans le titre de son essai « L’embryon-citoyen » , c’est de bonne guerre. Elle a le grand mérite d’avoir beaucoup travaillé ces questions et d’y avoir acquis de la compétence.

Elle s’explique :
« Le passage du projet de loi bioéthique devant le Conseil des Ministres est annoncé pour le début de juin. La discussion à l’Assemblée Nationale ne commencerait alors qu’en fin d’année… tout notre travail serait donc brutalement annulé… Au moment où l’action législative est trop souvent décriée, quel sens aurait un processus destiné à rester virtuel alors que la bioéthique est l’un des plus importants enjeux pour l’avenir de notre société ? Ce serait une manipulation de l’opinion, un dévoiement de travail parlementaire et surtout une démission au regard des dérives que subissent de plus en plus d’êtres humains…

    Lorsque les lois bioéthiques ont été votées en 1994, on nous avait promis de nouveaux débats 5 ans après. C’était une façon d’avaliser des dispositions contestables qu’on pourrait réviser en cas de besoin.

Les dérives sont là : stocks d’embryons surnuméraires qu’on va sacrifier pour l’expérimentation, eugénisme irrépressible, clonage revendiqué par des équipes « médicales » indignes de ce nom. Et la loi ne fait rien pour les endiguer !

    Dès 1993, j’avais proposé que l’on se prémunisse contre les perspectives de clones utilisant le matériel génétique humain. Mon amendement a été refusé comme relevant de la science-fiction. Quatre ans plus tard, la brebis clonée Dolly venait démentir ces réponses rassurantes… J’ai déposé une proposition de loi ; elle a été mise en attente au motif de la proximité des débats bioéthiques. Aujourd’hui, la Grande Bretagne a voté une loi autorisant le clonage humain. Quelle sera la voix de la France ?

    Chaque jour qui passe aggrave la démission des politiques français vis à vis des enjeux des biotechnologies. Nous laissons nos chercheurs sans boussole. Les plus dénués de conscience éthique, aveuglés par la passion de la recherche, prennent le pas sur les autres. Nous laissons nos voisins légiférer mais c’est de notre avenir qu’il s’agit…

    Cependant, il faut agir vite et surtout refuser toute expérimentation sur l’embryon. Il est temps de reconnaître que chaque embryon humain conçu dans nos laboratoires fait partie intégrante de la nation. Point n’est besoin de carte d’électeur ou de pouvoir d’achat pour mériter notre respect et notre solidarité. Tout embryon humain ne mérite-t-il pas d’être aimé? »

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    Son livre me paraît très important car, partant d’un dossier apparemment technique, elle met en évidence le grave défi humain – et donc politique- à relever par notre société.
    Quasi seule de son espèce au Parlement, « elle monte la garde là où l’humanité voit son destin basculer ». La formule est de Gérard Leclerc, dans France-Catholique, qui ajoute :

« En écrivant « L’EMBRYON CITOYEN », elle a rassemblé d’un seul mouvement le déroulement de sa réflexion, de ses confrontations et donc de son combat en faveur du respect intangible de la personne contre toutes manipulations et toute transgressions qui vont à l’encontre de son humanité. »