Un article de la revue de l’Académie des Sciences morales et politiques commence ainsi: »Dans nos sociétés disloquées, contestataires et contestées, consacrer un ouvrage à l’exercice de l’autorité relève de la gageure« …
Pour relever ce défi, nous commencerons par cerner le concept d’autorité, à travers les questions : De quoi s’agit-il? et A quoi ça sert?
Nous montrerons ensuite les différentes formes d’exercice de l’autorité.
Déplorant que la carence d’autorité participe de la crise générale de notre société, nous terminerons en évoquant l’éducation à l’autorité.
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1/ DE QUOI S’AGIT-IL ? et A QUOI CA SERT ?
Avoir de l’autorité, c’est pouvoir se faire obéir pour l’exécution d’un ordre ou la réalisation d’un projet. C’est aussi être capable d’influencer une personne ou un groupe dans le sens souhaité. Dans ce 2°sens, on dit Untel fait autorité en raison de sa compétence technique jointe à sa valeur morale et à son ascendant.
Etymologiquement, autorité dérive du verbe latin augere qui signifie augmenter.
A de l’autorité celui sur qui on peut compter pour augmenter l’efficacité du groupe.
Le dictionnaire ajoute: on détient une autorité de par la Loi, de l’Etat, de Dieu …La déclaration des droits de l’homme de 1789 stipulait ainsi : » Le principe de toute autorité réside essentiellement dans la Nation ».
Dans le même esprit, le cérémonial d’investiture des chefs militaires utilise la formule suivante: » Officiers, sous officiers, soldats, de par le Président de la République, vous reconnaîtrez désormais pour votre chef, M . X , ici présent, et vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera … »
En tant que Chrétien, j’ai appris que toute autorité humaine vient de Dieu, celle que l’homme exerce sur la nature et les parents sur leurs enfants, celle aussi du patron ou du Chef d’Etat.
On parle, à cet égard, d’autorité hiérarchique. Or, hiéros veut dire sacré en grec. On comprend dès lors le véritable culte rendu abusivement aux pharaons, aux empereurs romains et aux dirigeants communistes modernes.
Vu sous cet angle élevé, l’exercice de l’autorité, c’est à dire le pouvoir, n’est justifié que par son objet: le bien commun du groupe. Il est aussi limité par des obligations morales: respect des hommes, honnêteté, justice…
Pour Charles Maisonnier * » DE L’AUTORITE AUJOURD’HUI « Editions Francois Reder 68 rue de Vaugirard 75006 Paris,
l’autorité‚ est à la fois:
– une relation entre les hommes et un échange de services : Je te consacre ma force et ma compétence; tu me donnes ton obéissance…
– une loi éternelle de la condition humaine. De même que les animaux vivant en hardes se trouvent naturellement un roi ou une reine car la nature ne supporte pas le désordre; de même, dès que plusieurs hommes sont rassemblés pour faire quelque chose, ne serait-ce que survivre, il leur faut un chef.Nier cette évidence ou se comporter si elle n’existait pas serait prendre un risque mortel Cela dit, la forme des rapports humains ayant beaucoup évolué, il est clair qu’il faut aménager la façon d’exercer son autorité en fonction des exigences du temps.
Par ailleurs, les choses sont si complexes dans les sociétés modernes que nul ne peut tout voir et tout connaître et qu’il faut obligatoirement déléguer et décentraliser une partie de son autorité, c’est ce qu’on appelle le Principe de subsidiarité (Que chacun ne s’occupe que de ce qu’il a la capacité de faire bien, qu’il délègue le reste.
)
L’homme est à la fois personne et animal social. Il vit en société, chacun étant solidaire des autres et agissant pour le BIEN COMMUN. « La cité est une communauté de semblables, et qui a pour fin la vie la meilleure possible . » ( Aristote , Politique VIII)
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Dans ce cadre, la Déclaration d’Indépendance Américaine du 4 Juillet 1776 déclare: « Pour la défense de ces droits, ont été institués parmi les hommes des gouvernements qui tirent leur autorité du consentement des gouvernés. Dès lors que n’importe quelle forme de gouvernement trahit cette mission, le droit du peuple est de le changer ou de l’abolir, et de constituer un nouveau gouvernement. »
C’est pourquoi Aristote tenait la royauté pour la quintessence de l’autorité politique:
« Il faut qu’elle tienne son existence de la supériorité (à de multiples points de vue) de son roi ».
Platon disait déjà: « Le roi , c’est la loi vivante…«
(La tyrannie, qu’on appelle aussi dictature, est en revanche la pire forme de pouvoir politique car c’est la déviance de cette conception quasi divine.
)
L’inévitable solitude du chef découle du caractère spécifique de sa fonction : « L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement, dit de Gaulle dans « Le fil de l’épée ».
LES DIFFERENTES FORMES d’AUTORITEBien que reposant sur le même fondement ( faire régner l’ordre dans le groupe pour lui donner de l’efficacité), il existe de multiples formes d’autorité selon qu’on est parent, professeur, chef d’orchestre, commandant de bord, patron ou chef d’Etat.
Elles impliquent toutes la compétence de ceux qui la détienne, et l’obéissance de ceux auxquels elle s’imposée. L’autorité n’est pas une force physique agissant sur des choses; elle s’adresse à des hommes réunis dans un groupe en vue d’une certaine fin et c’est pour assurer leur coopération effective qu’un chef doit apparaître et s’affirmer; son exercice sera d’autant plus parfait que la coopération sera meilleure.
L’autorité des parents sur leurs enfants s’inscrit dans la nature humaine. Quand elle est bonne, elle se confond presque avec l’amour parental qui protège, nourrit, soigne, élève les enfants, l’amour en question comportant une dimension exigence en plus de la dimension tendresse.L’essentiel de l’autorité dont disposent les éducateurs de jeunes enfants leur est déléguée par les parents : l’école est supposée prolonger et compléter la famille.
Plus tard l’enseignant s’adressera à des êtres devenus capables d’une certaine autonomie mais qui ont cependant besoin qu’on leur communique des connaissances. Ici l’autorité repose surtout sur le savoir et sur la compétence pédagogique.
L’autorité fonctionnelle est celle du meneur d’hommes rassemblés pour une action commune: armée , équipe sportive, entreprise. Elle s’appuie à la fois sur la compétence et la force de la personnalité du chef.
Au sommet des hiérarchies humaines figurent enfin les chefs d’Etats. A ce niveau, quelque soit le système politique envisagé, un individu exerce, au moins pour un temps, le rôle central dans les décisions et leur exécution .(On montrera plus loin que cette vision théorique des choses a, hélas , besoin d’être nuancée.
)
La notion d’autorité morale est plus subtile. Elle est de l’ordre de l’influence et non du pouvoir . Cela dit, le rôle ambigu des hommes des médias actuels tient au fait qu’ils tiennent lieu en fait d’autorité morale sans se sentir investis de quelque responsabilité morale que ce soit. (Le mot même de morale est d’ailleurs tabou chez certains.
)
Les conditions de l’exercice sain de l’autorité fonctionnelle
Dans les grandes Ecoles militaires et civiles, on enseigne les différentes étapes de l’exercice de l’autorité: préparation de la décision (Concevoir, décider
)
concrétisation de la décision (Ordonner , convaincre, se faire obéir
)
On apprend aussi les 8 règles de Fayol qui sont devenues un classique du genre: connaissance des hommes, élimination des incapables, connaissance des lois et conventions contractuelles, exemple du chef, inspections à la base, réunions de coordination pour créer l’unité et la convergence, refus de s’occuper du détail, effort pour promouvoir initiative, dévouement et activité…
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– On connaît moins les 7 règles du commandement selon Salleron: relation au but, justice, clarté, certitude, personnalisation, initiative et responsabilité encouragées, contrôle et sanction.
Selon la forte image du Général Lagarde,
l’autorité est un alliage de 3 composants principaux : la compétence, le caractère et le désintéressement, le tout fondu dans le creuset de la culture. A propos du caractère, on connaît trop de responsables de divers niveaux qui balancent pendant des heures sur les décisions à prendre, leurs avantages et leurs inconvénients, et perdent ainsi un temps précieux. C’est à ceux-la que Soljénitsine écrit :« La bataille n’est pas entre « eux » et vous, mais entre vous et vous même »..
Trois éléments clé de l’autorité
– La notion de service. En fait, toute autorité est un service », disait Jean Guitton qui ajoutait : »Le chef et ses subordonnés sont également serviteurs d’une fin qui les dépasse et qu’ils désirent réaliser, l’un comme l’autre, à savoir: le Bien qui leur est commun »… ( » La pensée et l’action » ).
Le soldat traduit cela simplement en affirmant: « Il faut SERVIR et non se servir « …
D’une façon plus générale, l’autorité ne peut se concevoir que dans le respect d’une morale supérieure: dignité des hommes, justice, honnêteté garanties…
– La loi de la subsidiarité : chacun doit n’exercer son autorité que dans le créneau où son engagement est strictement nécessaire et laisser le plus d’initiative possible aux autres échelons. Il faut, pour cela, déléguer une partie de ses pouvoirs. C’est une affaire d’efficacité car on ne peut prétendre tout voir et tout faire. C’est aussi une affaire de confiance dans ses subordonnés, condition nécessaire de leur épanouissement.
– L’animation d’une équipe. « Ne rien faire; ne rien laisser faire; tout faire faire ».
Ce vieux slogan contient une part de vérité: il reflète cependant une vision un peu sommaire des choses alors que le chef moderne doit à la fois concevoir, décider, faire exécuter, contrôler et réagir. Tous ces actes supposent le plus souvent un TRAVAIL d’EQUIPE et le pouvoir quasi sacré du hiérarque ou du patron d’autrefois se transforme de nos jours en CAPACITE d’ANIMATION, en se rappelant que anima signifie âme et qu’animer, c’est d’abord donner une âme au groupe qu’on a en charge.
Désignation des détenteurs d’autorité
« Le premier qui fut roi fut un soldat heureux » raille Voltaire.
Le système continue, hélas, à prévaloir dans un certain nombre de pays où le coup d’état appuyé par des baïonnettes reste le moyen habituel de conquérir le pouvoir: il en résulte souvent l’oppression, la corruption, le népotisme.
Dans nos sociétés modernes, au contraire, la relation d’autorité se trouve fondée sur des rapports collectifs historiquement et socialement élaborés.
Dans ce cadre, l’autorité est supposée revenir au mérite et le suffrage universel devrait notamment permettre de juger des aptitudes du candidat chef d’Etat de façon démocratique.
En fait, la télévision a pris une telle place dans les campagnes électorales que l’art de passer à la TV devient un critère important du succès.
En ce qui concerne la désignation des responsables de rang supérieur et moyen, elle obéit, d’une part, à des règles administratives qui visent à éviter les abus criants, d’autre part, à un jeu complexe où rentrent les titres universitaires, l’expérience professionnelle, la notoriété et les relations.
Mon manuel de philosophie précise à cet égard: « Le pouvoir de gouverner des êtres humains se trouve ainsi au point de convergence idéal d’attributs qui ne découlent pas naturellement les uns des autres: entre autres, lien organique avec la communauté, don personnel (charisme ), disposition particulière pour faire régner la justice et, évidemment, compétence. »
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2/ LA CRISE DE L’AUTORITE
Il y a en effet des constantes éternelles dans les rapports humains. L’exercice de l’autorité a toujours été difficile et peut se heurter à la passivité des personnes ou même à leur hostilité.
Dans les familles, les entreprises, l’administration, en prison ou à l’armée, certains détenteurs d’une parcelle d’autorité ont tendance à exercer leur pouvoir de façon pesante.
Les conflits d’autorité restent monnaie courante à tous les échelons.
On a, de tout temps, contesté l’autorité au nom de la Liberté : Clémenceau disait déjà en 1909 : « Depuis la Révolution, nous sommes en révolte contre l’autorité divine et humaine. «
Les contestataires de ce type oublient que l’autorité est nécessaire pour maintenir entre les hommes une certaine discipline, elle même garante des droits et libertés de chacun .
Depuis que le monde est monde, l’absence ou l’incapacité du chef crée l’anarchie, à la faveur de laquelle c’est le plus fort et le plus dénué de scrupules qui prend le pouvoir, souvent pour le malheur des hommes.
La contestation de l’origine supérieure de l’autorité ( les Chrétiens disent « Divine ») est aujourd’hui très fréquente. « De quel droit, leur imposerais-je des comportements? » m’a dit un jour un éducateur. A ce titre, certains préfèrent exercer leur autorité de façon collégiale.
Il en résulte souvent des échecs.
D’autres mettent en avant le principe d’Egalité pour refuser la notion de chef. Ils oublient que, si l’égalité des natures et des droits est aujourd’hui admise partout, celle des dons relève malheureusement de l’utopie. Or, le fondement de l’autorité, c’est l’aptitude.
A ces constantes éternelles s’ajoute un fait relativement nouveau: la fuite devant les responsabilités et la crainte d’exercer l’autorité qui vous revient de droit, ce qui amène déplorablement à refuser d’assumer son identité.
– Depuis 1968 notamment, beaucoup de parents, d’éducateurs, d’employeurs et l’Etat lui même en Corse et dans les banlieues n’osent plus assumer pleinement leurs responsabilités.
– L’autorité est souvent molle parce que diluée et c’est vrai à tous les niveaux.
En ce qui concerne l’Etat, Michel Rocard s’exprime ainsi : « Il y a désormais 6 pouvoirs à l’oeuvre dans nos sociétés. Les 3 décrits par Montesquieu ( exécutif, législatif et judiciaire ) et 3 autres majeurs : le technico-scientifique, le financier et le médiatique. Le plus faible aujourd’hui, c’est l’exécutif Tous ont des contre pouvoirs sauf le médiatique. Or, il y a danger pour la démocratie dès qu’un pouvoir est sans contre pouvoir ».
De fait, le Conseil Constitutionnel a pratiquement mis fin à la souveraineté parlementaire et que certains Tribunaux annulent des décisions Préfectorales concernant, par exemple, l’immigration abusive.
On mesure aussi l’autorité de fait qu’exercent des irresponsables par nature comme les syndicats, sans parler de l’autorité contestée de « Bruxelles »…
Il reste que les rapports d’autorité s’exercent inévitablement au sein de relations de pouvoir, porteuses d’une certaine violence.
3/ L’EDUCATION A L’AUTORITE
Le seul remède à cette crise semble être de rénover et de vivifier l’éducation à l’autorité.
Cela implique d’abord d’enseigner aux futurs citoyens les rudiments de la discipline et des réflexes d’obéissance car il faut apprendre à obéir avant d’apprendre à commander.
Cela dit, l’aptitude à l’autorité est naturelle chez certaines personnes mais commander est un art qui s’apprend progressivement et se développe par la pratique.
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Par ailleurs, la façon d’exercer son autorité évolue:
– D’une part, un PDG ne dirige pas ses collaborateurs comme un chef d’équipe commande ses ouvriers, ni un général comme un sergent.
– D’autre part, le style des rapports humains a changé; les hommes ont de plus en plus besoin de comprendre et d’être convaincus avant d’obéir et la direction des affaires devient partout un travail d’équipe.
Ainsi, apprendre à commander suppose l’acquisition progressive de capacités différentes qui sont autant d’éléments de l’exercice de l’autorité :
a/ En matière de technique de commandement ou de direction
– connaissance des hommes ( éléments de psychologie et de sociologie .
– aptitude à les faire parler et à leur parler pour gagner leur confiance et être capable de les CONVAINCRE.
Richelieu disait déjà:
« L’autorité contraint à l’obéissance mais la raison y persuade
«
– aptitude à leur transmettre nos savoirs (pédagogie)
– aptitude à susciter en eux l’esprit d’équipe (ou l’esprit de corps) et à les amener à se dépasser (en faisant appel à l’émulation)
– capacité prioritaire d’ANIMATION.
– aptitude complémentaire à utiliser les experts, les conseillers, les spécialistes qui sont à notre disposition sans les laisser décider à notre place.
– simplicité d’attitude : être nous mêmes vis à vis de tous. Un vieux principe est toujours d’actualité: « respectueux mais fier vis à vis de ses chefs, courtois vis à vis de ses égaux, ferme mais prévenant avec ses subordonnés « ...
b/ en matière d’éthique
Il faut nous imprégner de l’éthique spécifique de notre état, non seulement pour éviter de mériter les reproches qui ont tant terni l’image de trop de responsables français ( abus de biens sociaux, prévarication, délits d’initiés, enrichissement personnel, influence .)
mais surtout pour être dignes de notre mission et des personnes qui nous sont confiées .
EN GUISE DE CONCLUSIONJe rappelle ici les deux séries de conseils sur l’autorité que je livre à des auditoires à dominante familiale ou militaire.
L’autorité dans les familles: les dix conseils d’un grand père
1. C’est Dieu qui nous a investis de l’autorité. Osons donc l’exercer sans complexe. D’ailleurs, nos enfants ont besoin de butoirs pour se construire.
2. Donnons priorité absolue dans la famille à la tendresse, à l’harmonie et à la joie. Ce que nous avons de mieux à léguer à nos enfants, c’est un capital- bonheur.
3. On élève un enfant pour lui et non pour nous. De même qu’Ariane met en orbite des satellites qui deviendront indépendants d’elle, de même l’essentiel de notre rôle, c’est d’essayer de mettre progressivement nos enfants sur la bonne orbite, avec les meilleures chances possibles de vie autonome et épanouie.
4. L’autorité familiale s’exerce normalement à deux mais qui parlent d’une seule voix .
5. Attention à moduler et à personnaliser l’exercice de notre autorité cas par cas. L’éducation, c’est du « sur mesures ».
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6. Essayons de refouler le cas échéant notre excès d’autorité naturelle. Ne cherchons pas à dresser des moutons. Développons des personnalités, des êtres libres et debout…
7. Du calme avant tout : attention à nos humeurs ! (keep cool captain !)
8. Tenons nous en à l’essentiel sachons céder le cas échéant sur des détails
(St Paul dit : « Ne harcelez pas vos enfants «
)
9. L’autorité parentale est essentiellement évolutive: ce qui convient à nos enfants de 4 ans ne vaut plus pour nos ados…
10. Essayons de mettre en cohérence les différents agents d’éducation à l’autorité qui ont à faire à nos enfants: famille, école, mouvements de jeunesse, équipes sportives.
A propos de l’autorité dans l’armée: les dix conseils d’un vieux soldat
Peuvent sans doute être utiles aussi dans l’entreprise, l’administration ou ailleurs …
1. Rappelle toi que tu es là pour servir et non pour te servir.
2. Ta tâche est multiforme avec des aspects techniques, administratifs, économiques. Efforce toi cependant de toujours donner la priorité au facteur humain.
3. Fais preuve de professionnalisme et de rigueur dans ta tâche quotidienne mais essaye en même temps de « commander d’amitié » (Général Frère)
.
4. Attention à garder en toute circonstance le sens de ta dignité et de celle des autres : »Plus on gueule, moins on a d’autorité » dit un proverbe Peuhl.
5. Donne à tous la fierté d’être des citoyens et des soldats Français.
Essaye de valoriser les hommes qui te sont confiés: pour cela, délègue une partie de ton autorité à tes subordonnés pour qu’ils puissent prendre des initiatives. Sache les couvrir en cas de besoin.
6. Consacre notamment une grande part de ton attention aux plus humbles. Regarde beaucoup autour de toi et écoute de même. Fais parler les autres et parle leur.
7. Que ton autorité repose sur 4 pieds:
compétence, exigence, amour et exemple.
L’amour à ce niveau, ce n’est pas la tendresse comme dans le cas des parents. Mais ça passe au moins par le respect de la dignité de l’autre et l’attention qu’on lui porte. Sois donc exigeant pour les autres mais exigeant d’abord pour toi-même.
8 Veille notamment à combiner la nécessaire rigueur en service avec la bienveillance et à essayer de toujours donner l’exemple .
Patton disait à ce sujet: « Les hommes , comme les macaronis cuits, ça ne se pousse pas, ça se tire »…
9 On te regarde. Essaye de rayonner le calme et le sang-froid en toutes circonstances … et surtout quand ça val mal .
10 Enfin, prends ta responsabilité‚ au sérieux mais, toi, ne te prends pas trop au sérieux.
Rappelle toi que tu n’es qu’un chaînon d’une longue chaîne et que si tu peines à la tâche, tes anciens ont durement oeuvré et souffert avant toi